Hector Berlioz
La salle musique de la MJC de La Côte Saint-André porte le nom « Euphonia » en hommage à Hector Berlioz. Euphonia est une nouvelle d’Hector Berlioz décrivant la ville musicale idéale, ville nommée Euphonia.
Ici quelques petites choses sur Berlioz puisque nous sommes à La Côte Saint-André, sa ville natale.
Il a découvert la musique au Flageolet, puis appris la flûte et enfin la guitare.
Hector Berlioz, est un compositeur, chef d’orchestre, critique musical, écrivain guitariste, flûtiste, choriste et organisateur de festivals français né le 11 décembre 1803 à La Côte-Saint-André (Isère) et mort le 8 mars 1869 à Paris.
Reprenant, immédiatement après Beethoven, la forme symphonique créée par Haydn, Berlioz la renouvelle en profondeur par le biais de la musique à programme (Symphonie fantastique), de la symphonie concertante (Harold en Italie) et en créant la « symphonie dramatique » (Roméo et Juliette).
L’échec de Benvenuto Cellini lui ferme les portes de l’Opéra de Paris, en 1838. En conséquence, l’opéra comique Béatrice et Bénédict est créé à Baden-Baden en 1862, et son chef-d’œuvre lyrique, Les Troyens, ne connaît qu’une création partielle à l’Opéra-Comique, en 1863. Berlioz invente le genre de la « légende dramatique » avec La Damnation de Faust et L’Enfance du Christ, œuvres conçues pour le concert, à mi-chemin entre l’opéra et l’oratorio.
Faisant souvent appel à des effectifs considérables dans sa musique symphonique (Symphonie funèbre et triomphale) et religieuse (Requiem, Te Deum), Berlioz organise d’importants concerts publics et crée le concept de festival. Enfin, avec le cycle des Nuits d’été, il inaugure le genre de la mélodie avec ensemble instrumental, promis à un bel avenir tant en France, avec notamment les œuvres de Duparc, Fauré, Chausson et Ravel, qu’à l’étranger (Mahler et Richard Strauss).
Toujours en difficultés financières, le compositeur entreprend de présenter lui-même sa musique au cours de vastes tournées de concerts en Allemagne, en Europe centrale et jusqu’en Russie, où sa musique est bien accueillie qu’en France. Avec Franz Liszt, Berlioz est à l’origine des grands mouvements nationalistes musicaux de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle, russes (du Groupe des Cinq jusqu’à Stravinsky et Prokofiev), tchèques (de Dvořák à Janáček) et hongrois (jusqu’à Bartók et Kodály).
Reconnu de son vivant comme un maître de l’orchestre, Berlioz publie en 1844 son Grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes, qui inspire de nombreux compositeurs et demeure un modèle pour les ouvrages traitant du même sujet au xxe siècle, tels ceux de Rimski-Korsakov et de Charles Koechlin.
Éminent représentant du romantisme européen, Berlioz se considérait comme un compositeur classique, prenant comme modèles Gluck, Weber et Beethoven. Sa musique a longtemps fait l’objet de controverses, et plus encore de malentendus. C’est en partie pour les dissiper que Berlioz entreprit la rédaction de ses Mémoires en 1849, et rassembla certains de ses articles de critique musicale dans des ouvrages aux titres volontiers humoristiques (Les Soirées de l’orchestre, Les Grotesques de la musique, À travers chants). Il faut pourtant attendre les célébrations du centenaire de sa mort, en 1969, pour que l’importance de son œuvre et de son rôle dans l’histoire de la musique soit progressivement reconnue, et que l’intégralité de ses partitions majeures soit enregistrée.
La vie de Berlioz a fait l’objet de nombreux commentaires sans nuances : « Quelle vie riche, fine, forte, débordante ! » s’enthousiasme Romain Rolland — « Sa vie fut un martyre », répond André Boucourechliev — « une suite de catastrophes par lui-même provoquées », selon Antoine Goléa — une vie « à la fois agitée et tendue, exubérante et crispée » pour Claude Ballif — « une vie romantique », en somme, selon l’expression de son premier biographe Adolphe Boschot, qui annonce d’emblée « aventures d’amour, suicides, extases, rugissements de douleur, activité fébrile, lutte pour l’argent, misère et ruine, triomphes enivrants, chutes à plat, « volcaniques » aspirations à l’idéal, hantise de la mort, grandes envolées lyriques jusqu’aux sommets du rêve, vieillesse désespérée qui semble l’agonie et le martyre d’un fantôme — vraiment, rien n’a manqué à Berlioz, et pas même les illuminations du génie, pour être le héros le plus représentatif du romantisme français.
« Je suis né le 11 décembre 1803, à La Côte-Saint-André, très petite ville de France, située dans le département de l’Isère, entre Vienne, Grenoble et Lyon. » — Mémoires, 1870
Issu d’une vieille famille de marchands tanneurs du Dauphiné, établis à La Côte-Saint-André dans la plaine de Bièvre depuis le XVIe siècle, Hector Berlioz naît le 19 Frimaire An XII, soit le 11 décembre 1803, à cinq heures du soir. Il est le fils du docteur Louis Berlioz, né le 7 juin 1776, et de Marie-Antoinette-Joséphine Marmion, née le 14 octobre 1784 à Grenoble.
À l’âge de six ans, Berlioz est envoyé au séminaire pour y entreprendre ses études. À la fermeture de l’établissement, en 1811, son père décide de se charger de son éducation, le destinant à une carrière de médecin. Cette éducation paternelle ne l’empêche pas de compléter sa formation avec un maître de musique qui lui enseigne le chant et la flûte. À l’âge de douze ans, il se met à composer. En 1819, son père lui achète une flûte puis une guitare, et Hector prend des leçons d’un nouveau professeur. Deux ans plus tard, Hector Berlioz est promu bachelier ès lettres à Grenoble, le 22 mars 1821.
Hector est l’aîné d’une fratrie de six enfants, dont deux mourront très jeunes : Louise-Julie-Virginie, née le 10 mai 1807, morte le 10 juin 1814 et Louis-Jules-Félix, né le 10 décembre 1816, mort le 29 mai 1819. Il sera toujours très attaché à ses deux sœurs, Anne-Marguerite, dite Nanci ou Nancy, née le 17 février 1806 et qui mourra le 4 mai 1850 — plus encore Adèle-Eugénie, née le 9 mai 1814 et dont la mort, le 2 mars 1860, laissera le compositeur « anéanti » au point d’éclater en sanglots lorsqu’il revoit son portrait dans le salon de son beau-frère à Vienne, en 1864. Il est également très proche de son plus jeune frère, Prosper, né le 26 juin 1820. Ce dernier le rejoint à Paris en octobre 1838, pour y faire ses études. Il meurt à dix-huit ans, le 15 janvier 1839, probablement emporté par une fièvre typhoïde, malgré une légende voulant que sa mort ait résulté de l’exaltation éprouvée en assistant à Benvenuto Cellini, l’opéra de son frère.
À une époque où sa formation musicale est encore rudimentaire, il commence à jouer du flageolet puis de la guitare. Il est très tôt attiré par la vie parisienne des années de la Restauration des Bourbons, période marquée par un grand élan culturel et intellectuel.
« Quand j’ai dit plus haut que la musique m’avait été révélée en même temps que l’amour, à l’âge de douze ans, c’est la composition que j’aurais dû dire ; car je savais déjà, avant ce temps, chanter à première vue et jouer de deux instruments. » — Mémoires, 1870
Inscrit à l’école de médecine de Paris, il quitte sa famille fin octobre 1820 et suit les cours du programme pendant une année, avant d’écrire à son père qu’il préfère l’art à la médecine : « Je sentis ma passion pour la musique s’accroître et l’emporter sur mon désir de satisfaire mon père ». Il se brouille avec sa famille, fréquente l’Opéra de Paris et suit les enseignements de Jean-François Lesueur, puis d’Antoine Reicha.
« Je jurai, en sortant de l’Opéra, que, malgré père mère, oncles, tantes, grands-parents et amis, je serais musicien. » — Mémoires, 1870
En 1823, il étudie la composition au Conservatoire de Paris. Il écrit la Messe solennelle en 1824 et découvre Weber, dont il se souviendra pour la Symphonie fantastique. Malgré ses échecs au concours de Rome en 1827, 1828 et 1829 (sa cantate Cléopâtre est jugée injouable par le jury en 1829), il poursuit ses études au Conservatoire, dirigé alors par le grand maître de l’époque, Luigi Cherubini, avec Antoine Reicha pour la fugue et le contrepoint, et Jean-François Lesueur pour la composition.
Il découvre Goethe et son Faust dans la traduction de Gérard de Nerval, et compose en 1829 Huit scènes de Faust qui, remaniées, deviendront la légende dramatique La Damnation de Faust en 1846.
L’exécution en 1828 des symphonies de Beethoven par François-Antoine Habeneck, sera une révélation, pour Berlioz. « Je venais d’apercevoir en deux apparitions Shakespeare et Weber ; aussitôt, à un autre point de l’horizon, je vis se lever l’immense Beethoven. La secousse que j’en reçus fut presque comparable à celle que m’avait donnée Shakespeare. Il m’ouvrait un monde nouveau en musique, comme le poëte m’avait dévoilé un nouvel univers en poésie. » – (Mémoires, chapitre XX)
Fiancé à Marie Moke qui le quitte pour épouser Camille Pleyel en 1831, Berlioz tombe amoureux au cours d’une représentation d’Hamlet de Shakespeare d’une actrice irlandaise qui joue dans la pièce, Harriet Smithson. Il l’épouse en 1833 et un fils, Louis, naît le 14 août 1834.
Louis Berlioz ne suivra pas la carrière paternelle : il choisit d’être marin, d’abord aspirant dans la marine de guerre, il passe ensuite à la marine marchande, obtient un brevet de Capitaine au Long Cours, commande le grand paquebot mixte (voiles et hélice ) La Louisiane de la toute récente Compagnie Générale Transatlantique et meurt à Cuba de la fièvre jaune, à l’âge de 32 ans, en 1867.
Hector Berlioz remporte le prestigieux Prix de Rome en 1830 avec sa cantate Sardanapale, ce qui l’amène à vivre à l’académie de France à Rome (Villa Médicis). Il y rencontre Mendelssohn, mais l’Italie l’inspire et le déçoit tout à la fois.